Les voyages forment la jeunesse et abattent les vieux
J'ai la malédiction des gosses.
J'y peux rien, mais c'est comme ça, j'attire les chiards comme du papier tue-mouches.
Le pire c'est que je les aime bien, mais pas plus de 5 minutes, après, ils me gonflent sévère. Et encore, quand je dis que je les aime bien, c'est pas tous, attention,
uniquement ceux qui sont mignons, pas chiants, intelligents et bien éduqués. Les capricieux, bruyants, turbulents, idiots et pleurnichards, je leur collerais volontiers quelques claques biens senties histoire de leur faire fermer leur gueule.
Les autres, je ne fais que sortir mon W.C. Fields, c'est déjà amplement suffisant.
Alors pourquoi ils me collent autant et semblent m'apprécier alors que je ne leur fais preuve d'aucune sympathie ? Un gosse à l'horizon, hop, en 5 minutes, je suis son meilleur pote. Et les parents, trop contents de pouvoir souffler un peu, me gratifient de leur plus beau sourire,
et, en gros me le confie. Je suis assez admiratif des gens qui trouvent la force de penser même à vouloir faire des enfants. Je sais que je vais recevoir des mails ou des commentaires de personnes qui vont tenter de me convaincre que c'est le plus beau "cadeau" que la vie puisse faire, qu'avoir des enfants c'est la consécration de l'amour qu'ils vivent, que c'est la source d'emmerveillements constants, que la vie est radicalement métamorphosée après avoir eu un enfant. Ok ok, oui, je sais et c'est sans doute vrai. Mais, tel que je vois le monde, et surtout, tel qu'il évolue, la violence avec laquelle la société broie les gens, le manque de perspectives, un avenir de plus en plus dur, j'ai du mal à comprendre que ce soit ça qu'on puisse avoir envie de laisser en héritage. C'est décidé, je suis pour l'extinction de l'espèce.
Dernièrement, juste pour éviter de me retrouver avec deux enfants en bas âge (dont un particulièrement insupportable), j'ai carrément annulé un week-end, qui pourtant avait l'avantage de me faire un peu sortir de Paris, faire un break. Mais entre passer 48 heures avec un gosse qui vous réveille à 8 heures du mat, qui chiale pour un rien, qu'il faut surveiller en permanence, mais à 20 mêtres de la plage, et 48 heures dans mon pieu, devant des dVds, l'ordinateur portable tout chaud callé sur les genoux à parler de cul avec des inconnues sur msn,mais avce comme seule vue, le plafond de ma chambre ou de temps en temps les fesses ou les seins des dites inconnues, mon choix fut très vite fait.
Alors aujourd'hui, encore une fois la malédiction m'a frappé. J'ai décidé de quitter Paris, prendre quelques jours dans le sud. Bouger devenait impératif. Mais, prendre son billet de train au dernier moment, outre le fait de le payer outrageusement cher, condamne le voyageur non-prévoyant que je suis à être placé dans la pire des places du TGV, celle que personne ne veut, à savoir dans les fameux "Carrés", côté fenêtre, donc complètement bloqué. Ce qui en soi ne serait pas dramatique si, les trois autres membres du "carré" n'étaient pas, un père (considérant son laideron de fils comme la huitième merveille du monde et donc, lui laissant tout passer) et son fils de 3 ans (bruyant, chiant, chouinant en permanence) en face de moi, et à côté, un autre enfant, largement plus sympathique et mignon. (Le père et la soeur occupant le Carré d'à coté, faisant face à deux post adolescentes, sexys du haut de leurs 19 ans avec leurs petits hauts moulants sur leurs gros seins, leurs moues boudeuses et leurs jeans taille basse. Et c'est donc parti pour plus de 5 heures d'enfer (et oui, parce qu'en plus je vais loin), a devoir supporter ces piles electriques, intarrissables, qui ne peuvent pas se taire plus de 15 secondes d'affilée, jouant sans arrêt avec leurs petites voitures sur la tablette, bougeant, donnant des coups de pieds, parlant fort. Tout le wagon profite des hurlements, des bruits et autres onomatopées. La lecture est impossible, bien entendu, tenter de s'isoler dans l'écoute de ses mp3 favoris est également difficile tant la stridence de la voix de l'enfant qui me fait face est importante, et ses incessants "Pourquoaaaaa ?" et "On est arrivééés ?" ne laissent aucune place aux rythmes de mes musiques. Au bout de deux heures comme ça, primo, je tuerai pour une clope, alors, le premier qui me donne encore un coup de pied, je l'étrippe. Mais que faire quand mon voisin de 5 ans me tape sur le coude, bien décidé à entamer avec moi une discussion. Effectivement, après deux heures à jouer avec le petit con qui lui fait face, au bout d'un moment, même quand on a presque 6 ans (il m'a montré avec les doigts), on se lasse. Rien de plus chiant quun enfant ennuyeux, capricieux, et même pas prêteur de ses jouets, alors que moi, je dis rien, et c'est sûr je suis sympa, et même je prête mes jouets, la preuve :
Et voilà, en plus je me fais taxer ma zic. L'enfer, je vous dis...