J'ai peur.
Ça a commencé assez bizarrement. Une montée lente et insidiueuse d'angoisse. Rien, objectivement n'était là pour provoquer cette peur panique qui rendait le souffle court, le chaud aux tempes, rien. Alors j'ai préféré ne pas me poser la question, évacuer au plus vite toutes les interrogations qui justement, elles, auraient pu m'angoisser encore plus. Cette épouvante allait bien finir par me quitter non ? Partir comme elle était venue, sans raison, et me laisser pantelant mais soulagé. Mais la nuit ne faisait que commencer et elle allait être longue, un cauchemar éveillé où la recherche de l'endormissement serait l'unique but à atteindre, demeurant pourtant inaccessible, se dérobant dès que je serais prêt à le saisir. J'ai vécu cette nuit comme un de ces films d'horreur de série B où le protagoniste est plongé dans une succession d'événements improbables et terrifiants. Le lever du soleil signifiant juste que les démons s'enfuiraient, finiraient par retourner là où ils attendaient, tapis et prêts à mordre, comme ils le font maintenant chaque matin depuis longtemps, que le soir revienne.
J'ai peur que cette nuit encore, ce soit un combat inégal.
The Buzzcocks : I can't control myself